Alexis Yebra, The Skin of the World
Alexis Yebra, la peau du monde
Jean-François PASCAL
Directeur de la Galerie Paradis
J ’ai découvert les toiles d’Alexis Yebra en les déroulant, à la manière des paysages de la peinture chinoise. Ces paysages sur lesquels le regard, animé de mouvement et plongé dans la durée, glisse au gré des intensités de matière.
/ Il s’agissait là d’un heureux hasard qui m’a d’emblée mis en contact avec le corps de la toile. Ce corps est une peau qui concentre une multitude d’expressions de matière. Peinture acrylique, peinture en aérosol, matériaux divers se rencontrent, s’accumulent ou s’estompent, pour former un tissu vivant, presque palpitant.
/ L’empreinte des gestes se lit à même les mouvements et accidents de la surface. Les compositions, dans leur économie harmonique, invitent à un regard dynamique. Le rythme et l’intensité sont là, la toile se parcourt, sensuellement, en musique.
/ Aucun effet ici de fadeur, d’harmonie mécanique et pauvre, pas d’esthétique décorative. La matière, dans tous ses états, conserve ses élans bruts.
/ Puissance de l’abstraction qui congédie le sommeil figuratif des habitudes et des utilités pour rendre à l’univers des choses, celui d’avant tout langage, la force de son surgissement et de sa présence.
Marseille, mai 2012
Jean-François PASCAL
Director of the Galerie Paradis (Marseille, France)
I discovered Alexis Yebra’s canvases by unrolling them, in the manner of the landscapes in Chinese painting. Those landscapes in which gaze, endowed with movement and submerged in time, slides on, adapting to the intensities of matter.
It is a happy fate that has put me immediately in contact with the body of the canvas. This body is a skin that concentrates a multiplicity of expressions of matter. Acrylic paint, spray paint, various materials reunite, accumulate or blur, to form a living canvas, almost throbbing.
The traces of the gestures reads directly in the movements and accidents of the surface. The compositions, in their harmonious economy, invite a dynamic gaze. The rhythm and intensity are there, the canvas traverses sensually, like music.
No effect here of insipidness, of a mechanical and poor harmony, there is no decorative aesthetic. Matter, in all its states, keeps its power raw.
Power of the abstraction that licences the figurative somnolence of habits and gains to return to the universe of things, that universe before all language, the strength of its emergence and its presence.
Marseille, May 2012